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Photo du rédacteurTéo Schumer

Ce lundi, dernier jour pour visiter le splendide voilier péruvien au port de Nice

Le BAP Unión venu du Pérou a frappé les amarres vendredi 12 janvier sur le quai Infernet, à Nice, et repart mardi 16 janvier. Ce lundi, c’est le dernier jour pour le visiter, jusqu’à 17 h 30, et gratuitement. Découvrez les photos de notre visite.



Le voilier fait 115 mètres de long et est composé de quatre mats. (©Téo Schumer/T’aucourant)

Quatre mâts. 34 voiles. Le plus rapide des navires école d’Amérique du Sud, dit-on. Comme venu d’un autre temps, le voilier BAP Unión émerveille encore petits et grands, avant rejoindre le large vers d’autres horizons indépassables. À 14 h, ce lundi, la foule se presse au pied du bâtiment de 115m. La file d’attente s’allonge. « Cuarenta minutos (40 minutes d’attente) », crie l’un des équipiers sur le quai. Mais aucun désistement, tout le monde veut monter sur le pont. « C’est une chance d’avoir un si beau bateau chez nous, à Nice ! Il fallait absolument que je vienne le visiter », se réjouit Mireille, une Niçoise qui n’aurait manqué l’occasion pour rien au monde. Quelques mètres derrière elle, un couple revoit ses bases en espagnol, pour pouvoir dialoguer avec le personnel. « Droite, c’est ‘derecha’ et gauche, c'est ‘izquierda’ ». Sur le quai, le bruit des petits vagues qui frappent la coque en acier donne un goût d’aventure à la visite. La musique au style salsa qui s’échappe du pont emmène les visiteurs du bateau à ses origines : le Pérou.


Un tour du monde depuis dix mois


Une fois la passerelle franchie, le personnel vous accueille. « Holà ! Bienvenidos (Bonjour ! Bienvenue). » Puis l’œil se perd. La grandeur des mâts déstabilise quiconque s’aventure à regarder jusqu’au sixième mètre. Il n’y a pas de sens de visite. Où donner de la tête ? Arrivé sur le pont le plus bas, au carrefour des cabines, on prend naturellement à droite. Direction l’arrière du bateau, couvert de voiles, comme une magnifique terrasse de restaurant avec vue sur le port. La démarche est assurée, mais la courbe du pont fait perdre pied, tout comme sa beauté. À l’arrière, l’un des 85 cadets de la marine péruvienne prend plaisir à raconter l’aventure du bateau, en espagnol bien sûr. C’est Victor Espinoza, « midshipman », aspirant. Un cadet de troisième année.

« Nous sommes partis de Lima, la capitale du Pérou, il y a dix mois. Nous sommes passés par la Polynésie, la Grèce, l’Italie. » Émerveillé, un couple demande : « Mais ça doit être périlleux comme traversée ! » Ce à quoi l’aspirant rétorque : « Oh oui ! Surtout en mer Méditerranée. Un dimanche, entre Athènes et la Crète, la mer était si déchaînée qu’il a fallu tenir les voiles ! On s’en souviendra longtemps. » Après quelques retours d’expérience, la visite se poursuit sur le flanc droit, jusqu’au centre du navire. Passage par la cabine de pilotage et les cuisines, puis détour par le musée, la « casa Perú ». Objectif : faire découvrir le Pérou. Avec, entre autres, quelques produits locaux. Cacao, grains de café vert, noix... L’odeur du café mêlée au bois de la cabine transporte les sens. D’autres pièces ne sont pas visibles, mais illustrent l’immensité du lieu : un auditorium, une bibliothèque, une salle informatique et des salles de classe pour l’instruction des cadets à la navigation.


Retour prévu au Pérou le 24 avril


La visite se termine avec l’avant du navire, où la multitude de cordages défit la compréhension. Dernière découverte, clou du spectacle : le mât de beaupré, tout à l’avant. Il fend le large. Un bras tendu, comme pour saluer une dernière fois ceux qui l’ont contemplé de près. Ce mardi, le fameux quatre mâts et ses 240 membres d’équipage mettront le cap sur Malaga, en Espagne, puis le Maroc, avant de sillonner l’Atlantique vers les États-Unis. Le retour définitif à la base navale de Callao, au Pérou, prévu pour le 24 avril, marquera la fin d’un tour du monde commencé en juin dernier. Mais si vous avez manqué le voilier, pas d’inquiétude, le maire de Nice, Christian Estrosi, l’a déjà invité à revenir magnifier le port en juin 2025, au moment du sommet sur l’Océan des Nations unies.


Téo SCHUMER


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